HURIEL

Huriel chef-lieu du canton, est la commune la plus urbanisée. Sa superficie est de 3.492 hectares ; 2.446 personnes résident sur son territoire. L'origine du nom provient peut-être du gaulois Urus, domaine appartenant à une personne dénommée Urius ou Urus, ou étymologie à rapprocher de l'eau.

Vue aérienne d'Huriel

Vue aérienne d'Huriel Lacommune d'Huriel a la chance de posséder sur son territoire deux monuments historiques remarquables, tous les deux des XIème et XIIème siècles : une église jadis siège d'un prieuré bénédictin et un donjon seigneurial.

Plus connu sous le nom populaire de la Toque en raison de son ancienne toiture en forme de toque pointue qui coiffa l'édifice du XVIème siècle à 1903, il est un des quatre donjons quadrangulaires français encore visibles aujourd'hui. Les trois autres sont situés à Beaugency, Loches et Montrichard. Cependant il existe dans le département de l'Allier, sur le canton de Jaligny-sur-Besbre, un donjon datant du XIIIème siècle possédant sa toiture à quatre pans.

Donjon de la Toque

 Donjon de la Toque

Ce donjon quadrangulaire situé dans le bourg de Chavroches a une particularité. Un des quatre angles est « rentrant », c'est à dire qu'il est formé de trois angles en forme de « W ». Cette particularité architecturale, m'a t'on dit, permet de rigidifier la tour. La construction de la Toque fût entreprise par la famille des Humbaud d'Huriel. Le donjon n'était utilisé qu'à des fins militaires. C'est au XVème siècle, à la fin de la guerre de cent ans, que le donjon fût aménagé par Jean II de Brosse pour devenir un lieu habitable. Quatre tourelles sont construites et reliées par un mur d'enceinte. Le donjon est bâti dans le granit dur de la région ; il a une hauteur de 33 mètres ce qui correspond à 100 pieds. La légende veut que le seigneur possédant un château dont le donjon mesurait au moins 100 pieds de haut avait le droit de vie et de mort sur ses sujets.

Au fur et à mesure des années et des changements de propriétaires, les dépendances du château et l'enceinte seront laissées à l'abandon. A partir de 1770 et jusqu'en 1845, les fossés seront comblés peu à peu en raison des fièvres mortelles qu'ils entraînaient. La commune acheta ce qui restait de l'ensemble en 1879 et le donjon fût classé monument historique en 1885. En 1903, d'importants travaux de restauration feront disparaître le toit à quatre pans. Il sera remplacé par une terrasse qui permet d'admirer le paysage après avoir monté les quelques 105 marches qui y mènent. Des quatre tours d'angle, une a été restaurée, une autre est en cours de restauration, deux ont disparu.

Dépendant autrefois de l'abbaye de Déols, Notre Dame d'Huriel est un magnifique édifice roman du XIIème siècle. Contemporaine de la Toque, elle est construite dans le même granit.

Eglise Notre Dame

Située aux confins de trois départements et de trois régions, elle a hérité des caractéristiques de chacune. Les fenêtres sont encadrées par des boudins qui retombent sur des colonnettes. Cet ornement est représentatif de l'influence limousine. De même, l'édifice est presque entièrement entouré par un cordon de billettes (petits rouleaux).

La corniche du toit est supportée par des modillons (petites consoles) à têtes d'animaux, d'hommes ou de dessins figuratifs. La sculpture en est assez fruste à cause de la dureté du matériau employé. Le clocher octogonal, d'influence auvergnate, est posé sur une base carrée et couvert de bardeaux de châtaignier. Un porche important à 3 arcs précède la nef, seules 3 églises dans l'Allier en bénéficient. Il est surmonté à l'intérieur par une tribune desservie par un double escalier. Sous la partie droite de celui-ci, se trouve un gisant (qui depuis a été déplacé pour être exposé au musée). Il s'agit de Pierre Ier de Brosse, seigneur d'Huriel. Les caractéristiques du Berry se retrouvent plus particulièrement dans l'existence d'étroits passages latéraux qui font communiquer la nef (allée principale) avec le transept. La longueur totale de l'édifice est de 45 mètres, la hauteur de la voûte de 12,50 mètres et la coupole culmine à 16 mètres.

Situé à côté de l'église, le prieuré dépendait également de l'abbaye de Déols. Il remonterait au début du XIIème siècle puisque l'on en retrouve la trace lointaine dans une bulle du pape Pascal II en 1115. Le monastère des Déols fut créé en l'an 917 par Ebbe de Déols, héritier de Guillaume d'Aquitaine. Sous son influence, il prospéra très rapidement et essaima une très grande partie des églises prieurales du Berry, Bourbonnais et de la Marche.

Prieuré d'Huriel

Prieuré d'Huriel

Le prieuré d'Huriel a été créé en raison des liens qui unissaient les princes de Déols aux Humbaud, seigneurs d'Huriel. Des liens très forts et durables sans nul doute concrétisés bien plus tard par le mariage de Humbaud III en 1220 et par celui de Roger de Brosse en 1625. L'union de ce dernier avec Marguerite de Déols lui apporta en plus des terres d'Huriel, celles de Boussac et de Sainte Sévère. Mariage capital pour plus d'un titre d'ailleurs puisqu'il fit passer la seigneurie d'Huriel en Bourbonnais et non plus en Berry comme auparavant. Le prieuré comptait 12 moines dont le prieur, respectant ainsi la règle de St Benoît. Il comportait une église prieurale mais aussi les bâtiments logeant les moines avec leurs salles de réunion : réfectoire, dortoir, salle capitulaire et un élément essentiel, le cloître. L'absence de tout vestige archéologique laisse à penser que ce cloître n'était qu'une simple construction en bois. Le prieuré devait rester sous la dépendance de l'abbaye de Déols jusqu'à la Révolution. En fait, comme ce fut souvent le cas dans l'histoire des ordres religieux, l'affaiblissement de l'abbaye-mère, dûe au relâchement de la discipline interne en même temps qu'aux querelles de préséance et de répartition des revenus, entraîna le dépérissement de ses filiales. Le prieuré d'Huriel n'échappa pas à ce processus !

En se promenant dans le village de Courtioux, au détour d'une rue, un panneau indique un « pont romain du XVIIIème siècle ». Un chemin sinueux et pentu nous emmene sur les berges du ruisseau de Bartillat. Là, l'un des rares ponts médiévaux conservés dans la région enjambe majestueusement le cours d'eau. Il est formé de deux arches ogivales de hauteur différente.

Pont de Courtioux

Pont de Courtioux Il ne possède pas de parapet et son dos d'âne est très fortement accentué. Pourquoi pont romain alors ? me direz vous … Et bien il semblerait que ce pont fût construit sur une des dessertes des anciennes voies romaines venant de Quinssaines et reliant Nocq (anciennement Chambérat) en passant par Huriel. Voilà l'explication qui m'a été fournie.
Remerciements à la Municipalité d'Huriel pour m'avoir autorisé à utiliser les textes de leurs plaquettes d'informations, remerciements également à M. Bernard DUPLAIX pour la documentation et les renseignements fournis

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