Les Romains sont de grands bâtisseurs mais on leur attribue parfois à tord certaines constructions.
Si Jules César a conquis la Gaule aussi rapidement, c'est grâce à un réseau de voies déjà existant qu'il a
amélioré. Ce tissu routier se compose de trois catégories de voies : les voies publiques, les voies vicinales
et les voies privées.
Les premières sont de grandes routes construites par l'État romain qui exige parfois en retour une somme
des propriétaires des régions traversées pour leur entretien. Elles sont nécessaires à la circulation des légions
et du cursus (la poste). En effet, pour assurer les liaisons dans les différents points de l'immense
empire romain, on utilise des coureurs ou des voitures. Des stations de poste munies de quarante chevaux
sont créées servant aussi d'asiles de nuit. Elles ont des logements et même quelquefois des thermes pour
recevoir les grands personnages et les hauts fonctionnaires en tournée d'inspection. Par ailleurs, assurant
la sécurité des usagers, une force armée campe dans des retranchements en terre qui entourent peu à peu
les stations de poste. Le service s'avère très rapide car on a retrouvé à Néris les Bains des monceaux de
coquilles d'huîtres !
Les voies vicinales sont des voies secondaires. Très nombreuses, elles quadrillent le territoire en suivant
généralement le réseau gaulois existant. Elles servent pour le commerce local et les besoins agricoles et
ce sont les propriétaires voisins qui sont chargés de les entretenir.
Les voies privées sont de simples chemins de terre établis par des particuliers sur des terrains leur
appartenant.
L'accès des voies publiques et vicinales est gratuit et ce sont des fonctionnaires qui sont chargés des
travaux et de leur suivi. Des bornes régulières, dites itinéraires ou militaires, indiquent les directions et la
distance séparant deux destinations.
Dans le Cher, à Bruère-Allichamps, une borne militaire de 2 mètres de hauteur et de 60 centimètres de
diamètre, trouvée dans le cimetière, a été exhumée en 1757.
Les tracés ne sont pas forcément rectilignes mais empruntent le chemin le plus pratique. Les routes longent
souvent les courbes de niveau ou les crêtes en évitant le plus possible les vallons et les rivières pour limiter les
ouvrages d'art et les problèmes d'inondations. Pour passer une rivière, les Romains ont recours soit à un pont
déjà existant, soit à un gué pavé qui la traverse, soit à un pont. Les ponts en bois sont d'origine celtique ou de
l'époque romaine tardive. Les ponts en pierre ont une largeur d'environ 3 mètres et sont plus étroits que la route
qu'ils desservent dont la largeur varie de 5 à 8 mètres. Leurs piles, construites en éperon, font face au courant
et sont souvent entourées d'un pilotis de protection très dense.
La voie romaine reliant Néris les Bains à Châteaumeillant passe par la commune de La Chapelaude et
traverse la Meuzelle par un pont très ancien cité comme romain mais malheureusement détruit en 1915
par un malheureux concours de circonstance. En effet, lors d'un violent orage, des meules de paille sont
emportées par le vent et bouchent les arches du pont qui ne résiste pas à la poussée des flots de la Meuzelle
en crue. Les anciens cadastres de Domérat et de La Chapelaude confirment la présence de la voie romaine.
Avec ses assises sans ciment très régulières et très bien ajustées et bien qu'il ait très certainement été
restauré à diverses époques, ce pont présente néanmoins toutes les caractéristiques du pont romain.
On retrouve encore dans le lit de la rivière des blocs de granit employés à sa construction.
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Seules les routes romaines assurent la circulation au moins jusqu'à Charlemagne. Plus tard, avec de
nouveaux besoins économiques et la dégradation des voies romaines, il faut restaurer les routes et en
modifier quelquefois le tracé mais une grande incertitude demeure sur la question de la durée de la route
romaine et de son utilisation au moyen âge.
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