Située au centre du canton d'Huriel, la commune de Chambérat se trouve à 10 km du Cher et de la Creuse, 20 km de l'Indre et 30 km du Puy-de-Dôme. Ce positionnement géographique priviligié lui permet d'attirer une population issue de plusieurs départements notamment à l'occasion de "La Chambérat" qui regroupe, chaque été, environ 20.000 visiteurs sur une journée. L'origine de la foire remonte à des temps immémoriaux. Un chef gaulois, Cambarius, donne son nom à une clairière située au coeur d'une forêt où se déroule une fois l'an, entre le solstice d'été et l'équinoxe d'automne, un grand rassemblement en l'honneur du dieu Lug et d'Epona, déesse du cheval. Bien que Charlemagne ait tenté de les abolir, ces rites s'accompagnant de sacifices d'animaux ont perduré jusqu'au moyen-âge. |
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La situation même de
Chambérat, entre les régions bourbonnaise,
berrichonne et marchoise, sur la route romaine reliant
Châteaumeillant à Néris les Bains,
constitue très certainement la raison de l'exceptionnelle
longévité de cette foire
dédiée aux chevaux et aux produits agricoles ! Chambérat n'est pas seulement connue pour cette fête vieille de 2.000 ans, elle l'est aussi pour son fromage "Le Chambérat". Né il y a plus de deux siècles, le fromage "Chambérat", fabriqué par les fermières de la commune et de sa proche région, est aussi une valeur sûre de la foire. | ![]() |
La tradition veut que le lait destiné à la fabrication de ce fromage ait toujours été détourné par le métayer afin de ne pas
figurer dans l'inventaire des productions de la ferme soumis au partage avec le propriétaire. Sa technique de fabrication
impose donc de faire disparaître très vite le lait chapardé ce qui ne peut se faire autrement que par un caillage rapide
à l'aide de fortes doses de présure sur le lait encore chaud de la traite. |
![]() ![]() | Vers 1860, l'église paroissiale située à Nocq était en ruine. L'évêque de Moulins en interdit alors l'usage. Le service du culte est assuré par le vicaire d'Huriel, Joseph Durin. Ce dernier a une dévotion toute particulière pour son saint patron. Il résolut de déplacer le centre du bourg à Chambérat et réussit à y faire édifier une église, un presbytère et une école. Les seize vitraux sont presque tous consacrés à Saint Joseph ce qui confère à cette collection une très grande rareté. |
On retrouve la sainte Famille dans le coeur, oeuvre de Stelz de Nancy en 1868, et dans le transept ouest la légende du mariage de la Vierge, la Nativité et le don du scapulaire, seule pièce de cette deuxième série où Saint Joseph ne figure pas. A l'est, on retrouve la mort de St Joseph, la fuite en Egypte et, chose plus originale, l'Assomption de ce dernier ! |
Au lieu-dit Palières, entre les bourgs de Chambérat et La Chapelaude. Un vieux château bâti en 1200 par un seigneur de la Maison de Bertrant tombe en ruine. Ce château était entouré de douves. D'ailleurs on remarque les levées de terre autour de la batisse. Un habitant du cru m'a dit qu'un souterrain reliait autrefois le château au donjon de la Toque. |
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Si vous vous êtes
promenés dans le bourg d'Huriel, vous avez dû
remarquer le majestueux cèdre du Liban, planté
sur la place de la Toque. Personne ne peut dire l'âge de cet
arbre mais il semblerait qu'il ait été
planté pour commémorer le soulèvement
de la Brande des Mottes, qui rappelons-le est le nom d'un lieu-dit
situé sur la commune de Chambérat. Pour
résumé et faire simple, en 1849, le
nommé LEDRU-ROLLIN, avocat à
Montluçon, républicain, déclenche une
insurrection à Paris pour faire tomber le gouvernement
composé essentiellement de royalistes. |
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Philippe Fargin-Fayolle, dit Sommerat, appartenant à la
bourgeoisie rurale du canton d'Huriel, décide de
levée une troupe pour monter sur Paris. Le rendez-vous est
donné à la Brande-des-Mottes. 800 hommes environ
répondront à l'appel mais aucun ne
montera sur Paris. Sur les chemins menant au rendez-vous, des exactions
sont commises. Entre-temps, l'insurrection
déclenchée par LEDRU-ROLLIN est
réprimée. Des mandats
d'arrêts sont délivrés contre
43 républicains du canton dont Sommerat. 24 sont
jugés le 17 novembre 1849 à Riom et
déclarés "non coupables" ; Sommerat qui
était en fuite, se constituera prisonnier en 1850, il sera
jugé et condamné à 5 ans de prison
ferme et à une lourde amende. Après l'annulation
de son pourvoi en Cassation, il est enfermé dans la
forteresse de Belle Ile en Mer. |
Libéré au bout de 3 ans, il revient au pays
étroitement surveillé par la police. Ses
relations avec ses amis politiques ayant repris, il est
déporté en Algérie en 1858.
Amnistié en 1859, il revient s'installer à
Montluçon. Il s'établit alors à La
Chapelaude dans la maison dite du Prieuré et est
nommé Président de la commission communale en
1870, ce qui équivaut à la fonction actuelle de
maire. Sa carrière politique continue car, en 1871, il est
élu conseiller général mais donne sa
démission un an plus tard. |